** Texte en français plus bas **

Ieri ho ricevuto una notizia molto triste. È scomparso il caro amico e collega Marc Engles, l’ingegnere del suono di tante pellicole fra cui «Atlas». A informarci è la sua compagna di vita Sabine.

In Belgio, dove viveva, il Covid-19 se l’è preso. Veniamo a saperlo mentre siamo tutti chiusi nel nostro isolamento. Rimango basito, in silenzio.

Marc per me è stato un “regalo” venuto grazie alla bella co-produzione belga per «Atlas». Mi proposero di lavorare con qualcuno del Belgio, chiesi consiglio e mi fecero il suo nome: “è molto richiesto ma il tuo progetto potrebbe interessargli”. Un primo contatto attraverso la produzione, lui che legge la sceneggiatura, quindi una piacevolissima serata a chiacchierare, lui e io, in una brasserie di Bruxelles. Dopo qualche giorno l’email: Marc era dei nostri. Ero felicissimo vi fosse in squadra uno con la sua esperienza. E ancor di più dopo averlo conosciuto, perché oltre che bravo era simpatico, spiritoso, piacevolissimo, la persona ideale con la quale passare le settimane sul set.

Molti pensano che il lavoro di un ingegnere del suono sia più o meno registrare i dialoghi. Quando lo incontrai, davanti a un bicchiere di vino (Marc è tutt’oggi l’unico Belga che conosca che amava più il vino della birra artigianale) gli dissi che per questo film mi sarebbe piaciuto avere i silenzi. Marc si illuminò. Ci siamo capiti in un istante. Catturare i suoni di un film fatto di esitazioni, respiri, silenzi sospesi e poche parole strozzate in gola è dannatamente difficile. E Marc era maestro in questo. Con lui ho imparato tantissimo. Mai ingombrante, delicato e rispettoso degli attori quando poco prima di un ciak andava a piazzar loro il suo microfono, sorridente e discreto, non mi sono preoccupato un istante che stesse facendo un buon lavoro. Anzi, era lui a infondere fiducia e a farmi capire che stava andando tutto bene. Averlo sul set è stato preziosissimo, le chiacchiere a fine giornata e il bicchiere di vino nel giorno di pausa all’enoteca Pinard in città nel giorno di pausa una piacevolissima nuova amicizia.

Oggi mi trovo al montaggio di Atlas e quotidianamente scopro il tesoro che Marc ci ha lasciato: non devo aggiungere musiche o effetti posticci per far emergere le vibrazioni sonore dei protagonisti e dei luoghi perché è tutto là, nelle piste incise da lui. Ogni respiro ha la distanza giusta, ogni ambiente si rivela anche in ciò che è invisibile. Tutto ha una dimensione, una profondità e una vita oltre ciò che si vede. Le fronde degli alberi, la città che dorme fuori dal salotto immerso nella notte, l’angoscia dell’immobilita nel fiato mozzato di chi non sa che cosa dire, le parole morte sulle labbra perché troppo difficili da esprimere. Il brusio di una festicciola fra amici e le crepe del parquet nei passi della protagonista. Marc vive e vivrà in quell’invisibile. 

Mi mancherà molto. Aspettavo di incontrarlo una volta ultimato il film. Atlas da oggi è un po’ più suo.

Stanotte mi sono andato a riascoltare alcuni suoi ambienti. Ne ho messi un paio qui. Catturava l’invisibile Marc.

Hier, j’ai reçu une très triste nouvelle. Mon cher ami et collègue Marc Engles, l’ingénieur du son de nombreux films dont “Atlas”, a disparu. Sa compagne de vie, Sabine, nous en informe.

En Belgique, où il vivait, le Covid-19 l’a pris. Nous le découvrons alors que nous sommes tous enfermés dans notre isolement. Je suis frappé, en silence.

Marc pour moi était un “cadeau” qui est venu grâce à la belle coproduction belge pour “Atlas”. Ils m’ont proposé de travailler avec un Belge, j’ai demandé conseil et ils m’ont donné son nom : “c’est très populaire mais ton projet pourrait l’intéresser”. Un premier contact à travers la production, lui qui a lu le scénario, puis une soirée très conviviale à discuter, lui et moi, dans une brasserie bruxelloise. Après quelques jours, l’e-mail : Marc était avec nous. J’étais très heureux d’avoir quelqu’un avec son expérience dans l’équipe. Et encore plus heureux après l’avoir rencontré, car en plus d’être compétent, il était gentil, drôle, très agréable, la personne idéale avec qui passer des semaines sur le plateau.

Beaucoup de gens pensent que le travail d’un ingénieur du son consiste plus ou moins en l’enregistrement de dialogues. Quand je l’ai rencontré, autour d’un verre de vin (Marc est encore le seul Belge que je connaisse qui aimait le vin plus que la bière artisanale), je lui ai dit que j’aurais aimé avoir des silences pour ce film. Marc s’est illuminé. Nous nous sommes compris en un instant. Capturer les sons d’un film fait d’hésitations, de souffles, de silences suspendus et de quelques mots étouffés dans la gorge est sacrément difficile. Et Marc était un maître en la matière. J’ai beaucoup appris avec lui. Jamais maladroit, délicat et respectueux des acteurs quand juste avant une prise il allait placer son micro, souriant et discret, je n’ai pas eu un seul instant le souci qu’il fasse du bon travail. En fait, c’est lui qui m’a donné confiance et m’a fait comprendre que tout allait bien. L’avoir sur le plateau a été inestimable, les conversations de fin de journée et le verre de vin du jour de congé chez le caviste de Pinard en ville ont permis de tisser une nouvelle amitié très heureuse.

Aujourd’hui, je travaille au montage de «Atlas» et chaque jour je découvre le trésor que Marc nous a laissé : je n’ai pas besoin d’ajouter de la musique ou de faux effets pour faire ressortir les vibrations sonores des protagonistes et des lieux car tout est là, dans les traces gravées par lui. Chaque respiration a la bonne distance, chaque environnement se révèle même dans l’invisible. Tout a une dimension, une profondeur et une vie au-delà de ce qui est vu. Les branches des arbres, la ville qui dort hors du salon immergé dans la nuit, l’angoisse de l’immobilité dans le souffle coupé de ceux qui ne savent que dire, les mots morts sur leurs lèvres parce qu’ils sont trop difficiles à exprimer. Le bourdonnement d’une petite fête entre amis et les fissures du parquet dans les pas du protagoniste. Marc vit et vivra dans cet invisible. 

Il me manquera beaucoup. J’attendais de le rencontrer après le film. Atlas est maintenant un peu plus à lui.

Hier soir, je suis allé réécouter certaines de ses prises de son. J’en ai mis quelques-uns dans la vidéo ci-dessus. Il a capturé l’invisible Marc.

Marc Engels sul set «Atlas». Foto by Sabine Cattaneo. Imagofilm Lugano