Mariano Morace
Questo commento è apparso su Cinébulletin il 31.10.2025 → all’articolo
È scomparso lo scorso settembre Mariano Morace, figura importante del panorama culturale ticinese e voce storica della RSI, dove ha lavorato per trent’anni. Classe 1947, Morace aveva fatto del cinema la sua grande passione, condividendola in radio, sulla carta stampata e con gli eventi di LuganoCinema93, il cineclub di cui è stato cofondatore.
31 ottobre 2025 |di Niccolò Castelli, direttore artistico Giornate di Soletta
Al mio primo Locarno Film Festival ti ho incontrato mentre cercavo di capire cosa si nascondesse dietro quel mondo misterioso e affascinante che era il cinema. Voi, i veri giornalisti cinematografici, coprivate concorso, piazza e retrospettive, mentre io avevo ancora tutto da capire. Non avevo neanche vent’anni ma tu, Mariano, e gli altri, mi avete dato fiducia, messo in mano un microfono e un registratore e gettato tra la folla per raccogliere per la radio le emozioni del pubblico che usciva dalle sale. Perché era lì che bisognava tornare sempre: al pubblico, a chi siede davanti allo schermo. Questa lezione me la porto ancora oggi addosso.
Mariano è rimasto in prima fila fino alla fine, condividendo il suo amore per il cinema in radio, sulla carta stampata, con il cineclub LuganoCinema93, che portava il cinema d’autore sulle rive del Ceresio, o semplicemente a tavola in uno dei suoi ristoranti tanto amati.
Discreto, lo si incontrava sempre in prima fila a numerosi festival e rassegne. Ancora quest’anno sia a Locarno che a Soletta. La sua generosità stava nel dire sempre ciò che pensava, anche quando era scomodo, sia nelle sue critiche che nelle relazioni personali.
Sempre con un sorriso. Me lo dimostrò quando, dopo gli studi a Bologna, a 23 anni avevo in mano un contratto sicuro per un lavoro a tempo pieno a Lugano e lui mi telefonò per dirmi di non accettare: «Hai tempo, continua a studiare e a sperimentare. Tornerai in Ticino più ricco di esperienze». Aveva ragione. Mariano viveva di esperienze sue e di quelle che lo schermo gli restituiva, pacato sguardo affilato da leone, empatico, sapeva condividere emozioni e pensieri. Non posso dire di averlo conosciuto come i suoi colleghi più stretti, ma ciò che posso dire con certezza è che con il suo lavoro e la sua passione ha fatto molto per il cinema svizzero di lingua italiana: difendendo cineaste e cineasti, storie di una minoranza, mettendoli in relazione con il mondo, portando in Ticino il cinema internazionale e promuovendo – anche criticando – il cinema ticinese.
La sua scomparsa ci ricorda l’importanza del mestiere del critico cinematografico, oggi sempre più fragile. Senza dibattito con cui confrontarci e senza sguardi capaci di contestualizzare e trasmettere la complessità delle opere, il rischio è quello di rinchiuderci in una bolla autoreferenziale e perdere il legame con il pubblico.
Mariano non era un influencer, non cercava di farsi vedere, scoprivi che era in sala solo a film finito: ma era sempre lì, a vedere centinaia di film, a incontrare e conoscere cineasti, contribuendo in modo concreto alla cultura cinematografica che amiamo. A Soletta è stato sempre presente, senza dare nell’occhio si annotava le opere più sorprendenti da portare al pubblico ticinese per la rassegna “un po’ di cinema svizzero”, organizzata assieme agli altri cineclub della regione.
Mariano Morace è stato, fino all’ultimo, un critico e appassionato vero. Uno di quelli che guardano i film per raccontarli agli altri, non per farsi notare. Il cinema svizzero gli deve molto, e noi gli siamo grati.
Mariano Morace figure de premier plan du paysage culturel tessinois et voix éminente de la RSI, où il a travaillé pendant trente ans, est décédé en septembre dernier. Né en 1947, Morace avait fait du cinéma sa grande passion, qu’il partageait à la radio, dans la presse et lors des manifestations organisées par LuganoCinema93, le ciné-club qu’il avait cofondé.
31 octobre 2025 |par Niccolò Castelli, directeur artistique des Journées de Soleure
Lors de mon premier Locarno Film Festival, je t’ai rencontré tandis que je tentais de percer les secrets de ce monde mystérieux et fascinant qu’est le cinéma. Vous, les « vrais » critiques cinématographiques, vous couvriez le concours, la Piazza et les rétrospectives. Alors que le novice que j’étais avait encore tout à découvrir. Je n’avais pas vingt ans, mais toi, Mariano, et les autres, vous m’avez aussitôt fait confiance, vous m’avez mis un micro et un magnétophone entre les mains et vous m’avez jeté dans la mêlée pour traduire sur les ondes les émotions du public à la sortie des salles. Car c’était là qu’il fallait inlassablement revenir : au public, à celles et ceux qui sont assis devant l’écran. Cette leçon, je ne l’ai pas oubliée.
Mariano est resté sur le devant de la scène jusqu’à la fin, partageant son amour du cinéma à la radio, dans la presse écrite, lors des manifestations organisées par le ciné-club LuganoCinema93, qui faisait venir le cinéma d’auteur dans la région, ou simplement à la table de l’un de ses restaurants tant aimés. Malgré son caractère réservé, on le croisait, toujours au premier rang, à de nombreux festivals, tant à Locarno qu’à Soleure – même encore cette année.
Sa générosité consistait à toujours dire ce qu’il pensait, quitte à déranger, tant dans ses critiques écrites que dans ses relations personnelles. Toujours avec un sourire. Il me l’a encore démontré lorsque, mes études à Bologne achevées (j’avais alors 23 ans), je m’apprêtais à signer un contrat pour un poste à plein temps à Lugano et qu’il m’a téléphoné pour me dire de décliner : « Tu as le temps, continue à étudier et à expérimenter. Tu reviendras plus riche en expériences ». Il avait raison. Mariano vivait de ses propres expériences et de celles que l’écran lui transmettait. Un regard « de lion », calme et vif, empathique, il savait partager ses émotions et ses pensées. Je ne peux pas dire l’avoir connu comme ses collègues les plus proches. Mais ce que je peux affirmer avec certitude, c’est que son travail et sa passion sont un apport inestimable au cinéma suisse de langue italienne : en défendant les cinéastes, autant d’histoires d’une minorité, en les mettant en relation avec le monde, en attirant le cinéma international au Tessin et en promouvant – et, pourquoi pas, en critiquant – le cinéma tessinois.
Sa disparition n’est pas sans nous rappeler l’importance du métier de critique de cinéma, aujourd’hui de plus en plus fragilisé. Sans débat auquel nous confronter et sans regards capables de contextualiser et de transmettre la complexité des œuvres, nous risquons de nous enfermer dans une bulle autoréférentielle et de perdre le lien avec le public. Mariano n’était pas un influenceur, il ne cherchait pas à se faire remarquer, on ne le « découvrait » qu’une fois le film terminé. Mais il était toujours présent, regardait des centaines de films, rencontrait des cinéastes, contribuant très concrètement à la culture cinématographique que nous aimons. À Soleure, il ne manquait jamais au rendez-vous et, discret, notait les œuvres les plus remarquables à présenter à la rencontre « un po’ di cinema svizzero », organisée en collaboration avec les autres ciné-clubs de la région.
Mariano Morace a été, jusqu’à la fin, un « vrai » critique, passionné par ce qu’il faisait. L’un de ceux qui regardent les films pour les raconter aux autres, et non pour se faire remarquer. Le cinéma suisse lui doit beaucoup, et nous lui en sommes reconnaissants.
Im September verstarb Mariano Morace, eine Persönlichkeit der Tessiner Kulturszene und historische Stimme des Senders RSI, für den er während über 30 Jahren tätig war. Der 1947 geborene Filmkritiker liess seine Mitmenschen im Radio, in Druckmedien und im von ihm mitbegründeten Filmclub LuganoCinema93 an seiner grossen Leidenschaft für das Kino teilhaben.
31. Oktober 2025 | von Niccolò Castelli, künstlerischer Leiter der Solothurner Filmtage
Ich bin dir an meinem ersten Locarno Film Festival begegnet, als ich zu begreifen versuchte, was sich hinter der geheimnisvollen und faszinierenden Welt des Kinos verbarg. Ihr, die echten Filmjournalisten, übernahmt Wettbewerb, Piazza und Retrospektiven, während für mich alles noch neu war. Ich war keine 20 Jahre alt, aber du und die anderen, Mariano, ihr habt mir Vertrauen geschenkt, mir ein Mikrofon und ein Aufnahmegerät in die Hand gedrückt und mich für das Radio in die Menge geschickt, um vor den Sälen die Emotionen des Publikums einzufangen. Denn dorthin gilt es immer zurückzukehren: Zum Publikum, zu den Menschen, die vor der Leinwand sitzen. An diese Lektion halte ich mich bis heute.
Mariano war bis zum Schluss ganz vorne mit dabei und teilte seine Liebe zum Kino im Radio, in Druckmedien, im Filmclub LuganoCinema93, der das Autorenkino an die Ufer des Luganersees brachte, oder auch einfach beim Essen in einem seiner geliebten Restaurants. Er sass an Festivals und in Filmreihen immer diskret in der ersten Reihe, besuchte auch dieses Jahr noch sowohl Solothurn als auch Locarno.
Seine Grosszügigkeit äusserte sich darin, dass er sowohl in seinen Kritiken als auch auf persönlicher Ebene offen sagte, was er dachte, selbst wenn es unbequem war. Dabei behielt er immer ein Lächeln im Gesicht. Als ich nach meinem Studium in Bologna mit 23 Jahren einen Vertrag für eine sichere Vollzeitstelle in Lugano in der Hand hatte, rief er mich an, um mich davon abzuhalten, das Angebot anzunehmen: «Du hast Zeit, studiere weiter und probiere Dinge aus. So kannst du mit mehr Erfahrungen im Gepäck ins Tessin zurückkehren.» Er hatte Recht. Mariano nährte sich von seinen eigenen Erfahrungen und jenen, die ihm die Leinwand vermittelte. Er hatte einen ruhig-scharfen Löwenblick, war einfühlsam, vermochte Emotionen und Gedanken mit anderen zu teilen. Ich kann nicht behaupten, ihn so gut gekannt zu haben wie seine engsten Kollegen, weiss aber mit Sicherheit, dass er mit seiner Arbeit und Leidenschaft sehr viel für das italienischsprachige Schweizer Kino getan hat: Dadurch, dass er sich für Filmschaffende, die Geschichten einer Minderheit engagierte, sie in einen Bezug zur Welt setzte, internationale Filme ins Tessin holte und das Tessiner Filmschaffen – auch durch seine Kritiken – förderte.
Sein Tod erinnert uns daran, wie wichtig der zunehmend gefährdete Beruf des Filmkritikers ist. Ohne Debatten, mit denen wir uns auseinandersetzen müssen, ohne Blicke, die ein Werk einordnen und seine Komplexität aufzeigen, laufen wir Gefahr, uns in einer selbstreferenziellen Blase einzuschliessen und die Verbindung zum Publikum zu verlieren. Mariano war kein «Influencer», versuchte nicht, Aufmerksamkeit auf sich zu ziehen, man merkte erst nach dem Abspann, dass er mit im Saal sass. Aber er war immer da, sah sich Hunderte von Filmen an, traf und lernte Filmschaffende kennen und trug ganz konkret etwas zur Filmkultur bei, die wir lieben. Nach Solothurn kam er jedes Jahr, er notierte sich unauffällig die überraschendsten Werke, um sie später im Rahmen der Reihe «Un po’ di cinema svizzero», die er zusammen mit den anderen Tessiner Filmclubs organisierte, dem Tessiner Publikum vorzustellen.
Mariano Morace war bis zuletzt ein wahrer Filmkritiker und Filmliebhaber. Einer, der sich Filme ansah, um sie anderen zu erzählen, und nicht, um selbst Beachtung zu finden. Das Schweizer Kino verdankt ihm viel, und wir wissen das.
Mariano Morace (1947-2025) al Locarno Film Festival.